De 1965 à 2015, l’intensité énergétique mondiale, c’est-à-dire la quantité d’énergie consommée pour générer 1$ de PIB, a été divisée par 1.5.  Or dans le même temps, la consommation mondiale d’énergie triplait car la taille de l’économie était multipliée par 5.  Encore une fois, cette courbe est une simple illustration de la loi de l’offre et de la demande: dans le temps, l’efficacité augmente, le coût unitaire baisse et la consommation totale explose.  Quel bilan pour nos fameux remèdes ? Quand on récapitule:   Si plus de complexité correspond à plus de coûts écologiques en amont  Si plus d’efficacité correspond à plus de coûts écologiques en aval On peut donc en conclure que: Étant à la fois plus sophistiquées et plus efficaces, la plupart des technologies “vertes”qu’on nous vend sont en fait porteuses de coûts écologiques supérieurs aux technologies actuelles.  Malgré les nobles intentions affichées par leurs promoteurs (entrepreneurs, ingénieurs, …etc), la dure réalité des faits les contredit. Permettre aux individus ou aux entreprises de répondre à leurs besoins d’aujourd’hui de manière plus efficace n’a jamais permis de réduire notre consommation de ressources ou notre impact sur l’environnement.  Au contraire: proposer des objets aussi performants que les précédents mais plus efficaces permet justement aux individus de consommer plus ou aux entreprises de produire plus. Notre société les y incitant fortement, c’est naturellement ce qu’ils vont se mettre à faire.  Dans ces conditions: “que faire ?” Il est clair qu’au niveau sociétal nous devons supprimer les mécanismes qui incitent à consommer et produire toujours plus mais nous devons aussi apporter une réponse spécifique au niveau technologique.  Quels remèdes alternatifs ? Faut-il alors laisser les inefficacités en place prospérer ? En tant qu’ingénieur, faut-il ne rien faire face par exemple aux taux de remplissage désespérément faibles de nos voitures ?  Voire pire: faut-il concevoir des technologies volontairement inefficaces ? Faut-il revenir aux voitures qui consomment 20L/100km ?  Évidemment non. Ce n’est pas parce que l’efficacité (ou son autre petit nom: la productivité) pousse la consommation de ressources vers le haut qu’il faudrait jeter toute amélioration de ce type à la poubelle.  Une technologie plus efficace, c’est une technologie qui nous permet d’obtenir plus avec autant de ressources. Même si cela ne nous permet pas de réduire notre empreinte matérielle, c’est évidemment un progrès qu’il faut conserver.  Pour réduire notre empreinte, il faut donc toucher à une variable que nous n’avons pas évoquée jusque là mais qui conditionne de manière beaucoup plus directe notre consommation de ressources.  Je veux parler du niveau de besoins qu’on attend de nos technologies en termes de puissance, vitesse, confort, …etc.  Les véritables remèdes Dans le domaine automobile, il suffit de jeter un coup d’oeil aux caractéristiques de la voiture moyenne de 2017 par rapport à celle de 1967 pour mesurer l’opulence dans laquelle nous nageons actuellement.  En 50 ans, la voiture moyenne des Français a en effet gagné 500kg (de 800kg à 1260kg), 33cm de large (1m78 contre 1m55) et 10cm de haut (1m55 contre 1m45). Son moteur fait désormais 115ch ce qui correspond à une vitesse de pointe de ~190km/h contre seulement 50ch et 130km/h il y a 50 ans.  Donc au lieu de poser des questions tordues du style “Comment augmenter le taux d’occupation de nos tanks d’1,3 tonne ?” ou “Comment améliorer le rendement de nos moteurs de 115ch ?” (ce qui nous ramène à la stratégie contreproductive précédente), la bonne question à se poser, c’est plutôt:  Cela ne veut pas dire qu’on ne répond plus à aucun besoin mais simplement qu’on se concentre sur nos besoins les plus importants en essayant d’y répondre de la manière la plus efficace possible.  Cette approche s’appuie donc à nouveau sur “l’efficacité” mais elle lui ajoute un second pilier: “la sobriété”.  Dans le domaine des transports, cela se traduirait par: Et à ce titre, je souhaiterais vous présenter une technologie de transport qui s’inscrit plutôt bien dans cette approche.  A l’issue d’un intense “brainstorm”, les concepteurs de ce véhicule se sont aperçus que s’ils faisaient preuve d’un peu de minimalisme, s’ils retiraient les lève-vitres électriques, la climatisation, les airbags latéraux, la caméra de recul pour l’aide au stationnement, ils arrivaient à fortement réduire son empreinte écologique:   Sa masse était divisée par 130 (de ~1300 à ~10kg)  Ses émissions de CO2 liées à sa fabrication par 27 (de 6.4t à 0.24t CO2eq)  Sa consommation d’énergie au km par 22 (de 540 à 25 Wh/km) Alors il est vrai que cette technologie a un inconvénient majeur: sa vitesse maximale ne peut égaler celle des voitures actuelles (ce qui est fâcheux pour les trajets un peu longs) mais, aussi surprenant que cela puisse paraitre, sa vitesse moyenne est équivalente en ville (~15km/h).  Comme vous pouvez le constater, cette technologie s’inscrit dans une démarche très différente par rapport à celles qu’on a vues jusqu’à présent.  Tout d’abord, il s’agit d’une technologie moins complexe, plus simple, ce qui se constate au niveau du nombre d’éléments qui la composent. Logiquement, elle engendre moins de coûts écologiques lors de sa fabrication, comme nous le confirme son empreinte carbone.  Ensuite, elle est plus sobre en termes de fonctionnalités: sa vitesse est notamment plus faible, le confort y est moindre …etc. Donc même si elle est plus efficace qu’une voiture actuelle à l’usage, même si elle consomme moins d’énergie par kilomètre parcouru, elle n’aura pas tendance à générer de nouveaux trajets mais plutôt à limiter les trajets existants.

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